lunedì 18 giugno 2018

La leggenda delle vergini nere



Dans la quasi-totalité des sanctuaires abritant une vierge noire fleurit une même légende imprégnée de sens ésotérique aux dimensions universelles. Ce texte imaginaire mais sur-rationnel unit la terre aux étoiles comme se doit de le faire tout alchimiste en communion avec l’énergie vitale. Il relate les circonstances de la découverte de la statuette de bois noir sur deux registres : celui du conte qui marque la mémoire populaire et celui des lois de la nature exaltées par l’alchimie.
En prenant pour référence le récit de Notre-Dame de Marceille, près de Limoux dans l’Aude, le voici dans son intégralité :

« Un laboureur qui cultivait son champ voit ses bœufs arrêtés soudain par un obstacle invisible. Il a beau les presser, les exciter, ils demeurent immobiles et résistent à l’aiguillon. Le laboureur, d’abord stupéfait, se sent bientôt envahi par une impression indéfinissable. Poussé par une inspiration subite, il creuse la terre, pour découvrir l’obstacle qui arrête les bœufs. Tout à coup une madone de bois, à la figure brune, au regard céleste, se présente à ses yeux étonnés Nos ancêtres auraient élevé une chapelle pour y conserver la statue miraculeuse. »

Evidement nul n‘est sensé accréditer une pareille histoire car son sens est essentiellement lié à la symbolique et pratique de l’alchimie. Rien de surprenant à cela puisque la couleur noire se manifeste dans la matière (mater, matrice) lors d’une étape essentielle du Grand Œuvre.
« Un laboureur que cultivait son champs » annonce déjà la couleur… Puisque l’alchimiste est appelé laboureur ou labourant. Ainsi l’alchimiste François Cambriel en sa treizième leçon de son livre  Cours de philosophie hermétique (1843) dit sans ambages :
« De même que les laboureurs des champs, le philosophe hermétique est obligé de travailler la terre philosophique… »
Par la suite il nomme les alchimies « Labourants »
Levons la tête vers le ciel, vers ces constellations qui animent de leurs scintillements la noirceur cosmique. C’est vers ces étoiles, vers ce qu’elles évoquent, que les Vierges noires trouvent leur sens.
Il est tout à fait naturel de se tourner vers la constellation de la mère par excellence qu’est la Vierge qui en qualité de signe zodiacal désigne la période de l’année comprise entre le 23 août et le 22 septembre. Intervalle temporel propice à l’accomplissement du Grand Œuvre. Il ne peut s’agir d’une coïncidence puisque cette constellation contient celle du bouvier, le laboureur du ciel. Elle porte le nom de Bouvier depuis longtemps, cependant il est difficile de dire qui ce bouvier représente. Selon une version, il s'agit d'un laboureur qui conduit les sept bœufs (septem triones) de la constellation de la Grande Ourse. Les bœufs seraient liés à l'axe polaire et le Bouvier perpétuerait la rotation des cieux. La vierge étant appelée, dans ses litanies, « Porte du ciel ». Cette Porte étant l’étoile polaire qui indique le nord… Voilà pourquoi la chapelle de la vierge, dans toutes les églises, est orientée vers le nord.
L’étoile la plus brillante du bouvier est Arcturus, qui se situe dans le prolongement de la queue de la Grande Ourse. Son nom signifie Gardien de l'ours(e) en grec ancien. En d’autres termes c’est le gardien du pole arctique ou pole nord.
Ici point de place pour la spéculation. C’est une précision bonne à connaitre au laboratoire puisqu’il faut orienter les verreries vers le nord.

« Un laboureur qui cultivait son champ voit ses bœufs arrêtés soudain par un obstacle invisible. » Des obstacles invisibles, comme la pureté des matières, la température, l’humidité de l’air et sa turbulence jalonnent les étapes du grand œuvre. Ils conditionnent la réussite finale du labourant.

 « Il prend avec respect la statue de Notre-Dame, il la porte dans sa maison ; mais le lendemain la statue a disparue ! Le laboureur revient à son champ, et il retrouve de nouveau l’image dans le trou qu’il à creusé la veille. Vainement Il L’emporte une deuxième et une troisième fois, la statue miraculeuse disparait toujours pour regagner la colline champêtre de prédilection… »
Nous sommes là à l’ultime étape du Grand Œuvre qui bien souvent fut comparée au rocher de Sisyphe.
Sisyphe est l’un des personnages de la mythologie grecque. Il avait déclenché la colère des dieux de l’Olympe. En guise de châtiment, ces derniers le condamnèrent à grimper à la cime d’une montagne en faisant rouler un immense rocher. Cependant, une fois au sommet, il n’y avait pas assez de place pour le bloquer. La roche redescendait aussitôt, obligeant Sisyphe à le remonter encore et encore.
Ici, ce retour de la Vierge noire en son lieu de découverte, cette réitération à trois reprises est à l’image de la multiplication alchimique. En effet, lorsque le Grand Œuvre est achevé il doit être recommencé des le début à plusieurs reprises, généralement trois fois. A chaque répétition le temps pour obtenir la pierre rouge diminue tandis que sa puissance augmente. C’est la diminution du temps qui limite le nombre de répétitions. Ainsi la troisième répétition nécessite environ 12 heures. La quatrième nécessiteras 6 heures seulement et la cinquième environ trois heures. Certains adeptes sont parvenus jusqu’à neuf, ce qui est une prouesse nécessitant une grande dextérité. Parvenu à ce haut degré de concentration énergétique la pierre brille comme un petit soleil. Telle est l’origine des lampes éternelles. Ces lumignons devaient se trouver dans les cryptes au pied des Vierge noires. C’est une supposition diriez-vous, j’y souscris volontiers…

Avec toute mon amitié LG.

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