YOURCENAR Marguerite (Marguerite Cleenewerck de Crayencour : 1903-1987)
Cimetière Brookside de Somesville, Maine - Etats-Unis.
dimanche 23 février 2014
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Première femme à intégrer l’Académie française en 1980, Marguerite Yourcenar fut une grande figure de la littérature francophone, auteur de romans biographiques et historiques majeurs. D’origine belge, la jeune fille reçut une éducation humaniste et extrêmement riche par son père, une figure dont l’influence fut fondamentale pour sa production littéraire - c’est d’ailleurs lui qui finança à compte d’auteur son premier roman Le Jardin des chimères en 1921. Traductrice, poète et critique, c’est avec les Mémoires d’Hadrien paru en 1951, puis L’Oeuvre au noir en 1968, que l’écrivain se fit connaître internationalement. Grande voyageuse, elle passa les dernières années de sa vie aux Etats-Unis après avoir parcouru l’Europe. Femme libre, plus intéressée par les enjeux esthétiques et la recherche de la sagesse que par l’engagement politique, Marguerite Yourcenar fut l’auteur d’une oeuvre audacieuse qui s’imposa à contre-courant de la littérature de son époque.
Marguerite Yourcenar avait acquis de son vivant un emplacement dans le cimetière Brookside de Somesville, dans le Maine, pour y être enterrée aux côtés de Grace Frick (1979), sa compagne et traductrice durant quarante ans, et d’une dalle en hommage à Jerry Wilson, son dernier compagnon de voyage (1986). Le hasard veut que ce cimetière jouxte une maison où elle avait vécu plusieurs étés dès la découverte de l’île, dans les années 1940.
Trois dalles funéraires s’y trouvent : l’une vouée à Grace Frick porte l’inscription, reprise à Mémoires d’Hadrien, hospes comesque (elle est l’hôte et la compagne). La seconde ne cache qu’une plaque de malachite brisée, cadeau de Yourcenar à Jerry Wilson, le compagnon des dernières années, qui mourut du sida en 1986. L’inscription, sur la tranche, en grec, ΣΑΠΦΡΩΝ ΕΡΩΣ (Saphron Eros), qui signifie selon Marguerite Yourcenar : le calme, l’intelligent amour. Enfin, la troisième, gravée partiellement avant son décès, est celle recouvrant ses cendres et qui met en exergue une phrase de Zénon, protagoniste de L’Œuvre au Noir, et résumant ses espoirs écologiques : « Plaise à Celui qui Est peut-être de dilater le cœur de l’homme à la mesure de toute la vie ».
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